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La Ville de Marseille s'engage pour bannir les perturbateurs endocriniens dans le secteur de la petite enfance

Depuis plusieurs années, consciente de l’impact des perturbateurs endocriniens ( PE)  sur la santé des enfants en plein développement, la Ville de Marseille a souhaité réduire l’exposition des enfants accueillis au sein de ses structures d’accueil de la petite enfance et par ricochet, au personnel de ces structures. Les perturbateurs endocriniens sont présents dans de nombreuses substances : on les trouve notamment dans les aliments et les produits employés pour leur préparation, dans les ustensiles employés pour les repas mais aussi dans l’environnement intérieur (mobilier, revêtements...), les jouets, les produits d’hygiène, les couches etc.

En s’adossant à son «  Plan d’amélioration de la qualité de l’air intérieur », la ville lancé un marché public portant sur la fourniture et la livraison de couches jetables contenant le moins possible de PE destinées à ses 59 établissements municipaux d’accueil du jeune enfant et à ses 3 garderies itinérantes (bébés cars) pour réduire les perturbateurs endocriniens. Elle a partagé son expérience avec plusieurs villes du Réseau des villes santé OMS comme Limoges, par exemple.

La Ville a lancé plusieurs projets complémentaires toujours en lien avec la petite enfance dont un test sur 5 écoles et 5 crèches visant un changement des pratiques de nettoyage en s’orientant vers l’emploi de la microfibre et l’eau du robinet. Ceci a pu être mis en place avec l’appui scientifique du Dr Carenco, médecin hygiéniste au Centre hospitalier de Hyères. Par ailleurs, la Ville soutient des temps de formation par Atmo Sud sur la qualité de l’air intérieur vers le personnel de crèches abordant par exemple, l’impact pour l’environnement intérieur des produits ménager, l’ouverture régulière des fenêtres… Une enquête auprès des crèches pour faire un bilan de l’ensemble des ustensiles alimentaires, des biberons aux boites de stockage alimentaire, en passant par les couverts, permettra d’anticiper l’interdiction de l’usage du plastique en 2025 (Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable issue des États généraux de l'alimentation (EGalim)). Une plaquette de sensibilisation « Réduire les perturbateurs endocriniens dans votre environnement ? Vous pouvez le faire ! » à l’attention des parents devrait assurer un continuum avec les mesures mises en oeuvre dans les crèches et les sensibiliser à l’importance de réduire l’exposition de leurs enfants aux perturbateurs endocriniens à la maison aussi, en leur proposant des solutions simples et concrètes. Cette action est positionnée sur le plan de communication 2021. La crise sanitaire a stoppé la mise en oeuvre d’une partie de ces projets qui restent néanmoins, toujours à l’ordre du jour.

Parallèlement, la lutte contre le moustique tigre a fait place à un essai sur une crèche où sont installées en extérieur, trois bornes avec ventilateur et diffusion de CO2 + attracteur (acide lactique) ainsi que celle contre la « Punaise de lit » où ne sont pas employés d’insecticides. Effectivement, suite à une identification de l’insecte, les chiens renifleurs vont cartographier les points infestés. Puis, on emploiera la vapeur et un passage en tente chauffante à 60°C, pour le mobilier.

Dans la continuité de ces projets, la Ville va lancer une réflexion sur l’alimentation des tout-petits.

Contact : Dominique Chanaud  - Ville de Marseille - Chargée de mission en santé publique et santé environnement Service de la Santé Publique et des Personnes Handicapées – dchanaud@marseille.fr

(Source : Fil-à-Fil n° 30 - Avril 2021 - Perturbateurs endocriniens et périnatalité)

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